Journal de bord d’une toque bio

Il y a tout pile deux semaines, le samedi 22 septembre, j’ai participé à une très belle aventure: celle du concours des toques bio organisé par la marque Priméal.  J’avais envie de la mettre en mots par ici et de vous faire revivre ma folle journée, je vous souhaite donc une agréable lecture de mon journal de bord de toque bio.

Vendredi 21 septembre 2018

14h- Arrivée, Gare de Lyon-Part-Dieu

Je sors du train et je repense à ce jour de début juillet où j’ai soumis, in extremis, ma recette de quinoa au lait de coco et sa brunoise d’abricots au concours des toques bios organisé par Priméal.

A l’époque j’avais pensé, amusée, “un concours autour du quinoa? c’est pour moi!”, sans imaginer une seconde la belle expérience qui m’attendrait…

Puis je me remémore, ce moment où, il y a un mois, un e-mail s’est affiché sur l’écran de mon téléphone portable: «nous sommes heureux de vous annoncer que vous faites partie des trois finalistes du concours des toques bio 2018 qui se déroulera à Lyon le 22 septembre», ce jour là je suis au travail alors la danse de la victoire je la fait dans ma tête, mais je suis aux anges, tout cela semble bien irréel.

20h- Dîner au restaurant Toutes les couleurs, quartier de la croix rousse

Je retrouve l’équipe organisatrice du concours, deux membres du jury ( Christina Vieira, la fondatrice de Bio Addict et Christophe Duhamel, le papa de Marmiton) ainsi que les deux autres candidats, Marie et Johan, et l’équipe de reporters qui nous suivra pendant le concours (ils réalisent le portrait de Marie pour un grand reportage TF1 sur les concours de cuisine amateur).

Ce dîner est une chouette Initiative de Priméal pour nous permettre de faire connaissance avant le jour J, l’idée me plaît beaucoup et je suis ravie du choix du restaurant parce que j’avais prévu de le tester lors d’une virée à Lyon (je l’ai d’ailleurs déjà ajouté à mes adresses Lyonnaises )!

La soirée est très agréable , on discute « bien manger » et « produits bios » autour de belles assiettes végétales, l’atmosphère est très détendue pour une veille de concours.

Restaurant “Toutes les couleurs” dans le quartier de la Croix Rousse

 

 

Samedi 22 septembre 2018

 

7h-Petit déjeuner à l’hôtel moderne

 

Nous prenons le petit déjeuner tous ensemble à l’hôtel moderne, l’équipe organisatrice a pris le soin de me préparer des produits sans gluten,je suis touchée par cette attention, c’est l’occasion pour moi de goûter le pain des fleurs au riz noir (que je valide!).

L’équipe de tournage prépare son matériel, on commence à parler épreuves et organisation, la pression monte…

 

8h- Marché bio de la croix Rousse

 

Nous attrapons le métro direction le marché bio de la croix rousse, la ville s’éveille, l’air est frais et il y a une belle lumière dans le ciel lyonnais, nous ne pouvions pas rêver mieux pour aller faire nos emplettes!

A la sortie du métro, face aux objectifs des caméras et appareils photos, Floriane, la community manager, nous distribue des sacs en tissus à l’effigie du concours et les enveloppes qui contiennent nos budgets produits frais pour la première épreuve (20 euros par candidat), nous avons une demi heure pour faire le marché.

Mes petites tartelettes en tête, je pars en quête de figues fraîches.

Je traverse toute la portion bio du marché et je n’en vois pas, je commence à paniquer, ce sont pourtant des fruits de saison…si je n’en trouve pas je vais devoir adapter ma recette, oui mais avec quoi, des mirabelles ? Des prunes ?…je passe tous les fruits en revue quand je les aperçois sur une étale : de belles figues fraîche dodues comme je les voulais ! Ouf !

Je me détends, me reste à trouver des pommes et mon panier sera au complet !

Je reviens sur mes pas et je croise Floriane, qui me filme avec son téléphone et me demande si tout se passe bien, la journée est filmée et diffusée en live sur la page facebook du concours.

Je ne peux pas me résoudre à passer sans m’arrêter devant le stand qui propose de superbes pains sans gluten et j’en choisi un aux farines de riz et de millet et aux raisins secs, qui fera mon petit déjeuner du lendemain. Christina, membre du jury, se joint à moi et, après un choix cornélien se laisse tenter elle aussi. Les reporters se sont arrêtés pour filmer la transaction et je pense au caractère improbable de la scène : « c’est bien la première fois que je suis filmée en achetant mon pain ! ».

Les emplettes sont terminées pour tout le monde et, puisque nous sommes en avance et que le temps s’y prête, nous nous rendons à pieds à l’atelier des chefs où doit se dérouler le concours. Sur le chemin on plaisante, on chasse les “space invaders” en mosaïques sur les murs de la ville avec Christophe Duhamel, on prends la pose entre candidats place Bellevue puis devant la fontaine place des Terreaux.

Ces instants “juste avant” sont les plus déstabilisants: entre amusement, peur et excitation. La pression commence à monter sérieusement, nous avons hâte d’arriver à l’atelier des chefs et de commencer à cuisiner.

 

Emplettes sur le marché bio de la Croix Rousse

 

 

On prend la pose entre candidats place Bellevue

 

9h- Arrivée à l’atelier des chefs

 

Nous arrivons enfin à l’atelier des chefs, j’entre la première, nous traversons la boutique de l’atelier, nous entrons dans la cuisine et nous découvrons les trois plans de travail sur lesquels les ingrédients secs de nos recettes respectives nous attendent, je repère tout de suite le mien grâce au pot de purée d’amande.

Tout le staff est présent (une trentaine de personnes) et nous accueille chaleureusement, on nous présente Gilles, le chef de l’atelier, qui sera notre ange gardien pendant toute la durée du concours.

La cuisine de l’atelier des chefs

 

 

 

 

 

 

 

 

9h30- Première épreuve

 

J’ai enfilé mon tablier à l’effigie du concours, je me tiens droite derrière mon plan de travail et j’écoute sagement les consignes de la première épreuve : nous avons une heure et demi pour réaliser la recette de notre choix à base de quinoa.

Top départ. Je suis étrangement calme : je pèse, je rince, j’épluche, j’émince…je suis dans « une bulle de tambouille », comme à la maison, que l’effervescence autour ne parvient pas à percer.

Pourtant, de l’agitation, il y en a: entre les caméras, les perches, les appareils photos, les commentaires de l’équipe et du jury, le concert du mixeur, des cuillères contre les casseroles…mais tout cela me paraît bien loin.

Gilles est d’une aide précieuse, il nous guide dans cette cuisine de pro et nous permet de gagner un temps fou.

Les membres du jury s’arrêtent et me questionnent sur ma recette, je leur explique que je vais réaliser des fonds de tarte à base de quinoa, ils semblent intrigués, amusés par l’idée et un peu dubitatifs face à ma préparation qui leur paraît un peu trop liquide : « ça va tenir? ». J’assure que oui, que j’ai déjà réalisé la recette chez moi avec succès à deux reprises, mais je n’en mène pas large, leurs questions parviennent à me faire douter…je serai vraiment rassurée une fois que les fonds de tartes seront cuits !

 

Montage des fonds de tartelettes sous l’œil d’un jury bien curieux…

 

Je suis très touchée quand Claudine Demay, la directrice innovation et développement du groupe Ekibio et spécialiste du quinoa, revient sur ses pas et me dit qu’elle aime beaucoup mon idée avec un grand sourire.

Tout s’enchaîne sans encombre, rythmé par le décompte du temps :« il vous reste une demi heure », « encore 15 minutes ». On nous informe dans la foulée que nous serons notés sur le gaspillage ainsi que sur la propreté de nos plans de travail.

Vient le moment fatidique du démoulage des fonds de tartelettes, je prends mon temps, je me concentre, je m’applique…ouf, ils ont tenu !

Je peux passer au dressage des deux assiettes (une pour le jury et une pour la photo) : je dessine des spirales au fond de mes assiettes avec du sirop d’agave à l’aide d’un cornet, c’est le moment que choisi l’équipe de reporters pour venir me filmer et m’interroger « ça se passe bien ? Vous avez l’air calme ! », je ne me laisse pas déconcentrer, je poursuis mon geste minutieux en leur répondant que je suis dans ma bulle.

Je dépose mes beaux fonds de tartes en croûte de quinoa au centre des spirales, je les garni de beurre de pomme, je dessine des fleurs avec les fines tranches de figues que j’ai pris le soin de préparer un peu plus tôt, j’ajoute au sommet de chaque tartelette quelques noix caramélisées au miel, j’en parsème autour…mes assiettes sont prêtes !

J’ai le temps de faire place nette et de regrouper tous mes déchets dans un petit bol, quand les membres du jurys passent ils me félicitent pour la propreté et le peu de pertes alimentaires. Objectif zéro déchet quasi atteint !

Tartelette de saison: pâte en croûte de quinoa, beurre de pomme, figue fraîche et noix caramélisées

 

11h- Fin de la première épreuve

 

« C’est la fin de l’épreuve, on demande aux candidats de lever les bras », je me rends, devant moi mes tartelettes font les belles au centre de leurs assiettes

La première épreuve est terminée, déjà. Le temps a filé à une vitesse folle.

Nous passons l’un après l’autre devant le jury pour présenter nos plats, c’est Johan qui ouvre la marche avec sa polenta de quinoa, puis c’est mon tour.

J’enfile ma toque et j’entre dans la pièce où se trouve le jury, ma petite tartelette à la main. Ils sont souriants et curieux: ils me demandent pourquoi j’ai choisi de cuisiner des figues ( parce que ce sont des fruits de saison) si j’ai pensé à des variantes de mes petites tartelettes ( je leur raconte la version salée que j’ai imaginée), ils me questionnent aussi sur mon rapport au bio (je leur explique mon alimentation santé et l’importance que j’accorde à la qualité des produits que je mange), puis je sors de la salle et je les laisse déguster en aparté.

Je suis dans un état second, un mélange d’euphorie et de fatigue, celui qui suit un effort intense. En attendant que Marie ait présenté son trio de quinoa sucré et qu’on lance la seconde épreuve, je discute avec les membres du staff, tout le monde est adorable et bienveillant.

 

Le Quinoa en trompe l’œil de Johan
La trilogie de Quinoa gourmand de Marie

 

 

 

 

Cléa et Claudine Demay dégustent nos plats

 

12h30- Deuxième épreuve

 

On a déposé des aliments sur nos plans de travail: de la farine de quinoa, du quinoa soufflé, des œufs, des carottes, des oignons, ainsi qu’une mystérieuse enveloppe qu’on nous invite à ouvrir.

Nous découvrons la recette de la seconde épreuve, imaginée par le chef Geoffrey Poësson, membre du jury : des croquettes croustillantes de quinoa et une mousseline de carotte. Voilà qui mets en appétit…et fait monter la pression !

Petit défi supplémentaire pour moi, puisque le chef a eu la gentillesse d’accepter que je végétalise la recette, je vais remplacer le parmesan par une crème de cajou (une grande première) et mes cuissons seront à l’huile d’olive.

Le top départ est donné, nous avons une heure pour appliquer la recette. J’écoute le conseil que Gilles nous a donné un peu plus tôt, « lisez bien la recette en entier, ne commencez pas trop vite », et je me lance.

J’entends les deux autres candidats détailler leurs légumes en brunoise comme de vrais chefs tandis que moi je coupe mes petits légumes un peu maladroitement, « comme à la maison », et je rigole intérieurement.

Cette seconde épreuve est plus périlleuse que la première, là où je connaissais mes tartelettes, ces croquettes de quinoa je les découvre à mesure que je les cuisine et je n’ai pas d’idée précise du rendu final.

Le temps passe très vite, trop vite même, on nous accorde quelques minutes supplémentaires pour paner nos croquettes, mes gestes s’enchaînent, je suis portée par l’adrénaline.

Quand on nous annonce la fin de l’épreuve, il y a devant moi une belle croquette panée de quinoa qui repose sur une mousseline de carotte. Je ne sais pas comment j’en suis arrivée là mais je suis ravie, j’ai terminé la recette du chef, je l’ai fait, je suis arrivée au bout de la seconde épreuve !

Je suis rincée mais fière ! Marie et Johan semblent dans le même état que moi, nous enfilons nos toques et nous amenons nos trois assiettes aux membres du jury. Pendant qu’ils délibèrent nous laissons la pression redescendre en grignotant et en discutant de la folle épreuve qui vient d’avoir lieu.

J’entends les deux autres candidats détailler leurs légumes en brunoise comme de vrais chefs tandis que moi je coupe mes petits légumes un peu maladroitement, « comme à la maison », et je rigole intérieurement.
La recette du chef Geoffrey Poësson: Croquette croustillante de quinoa et mousseline de carotte

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

14h30- Remise des prix

 

L’heure des résultats a sonné.

Julie, la créatrice et organisatrice du concours, nous invite à la rejoindre devant le grand panneau Priméal, nous nous alignons sagement sous l’œil des caméras et appareils photos, impatients de connaître le verdict du jury.

On nous offre à tous les trois une belle planche à découper à l’effigie du concours ainsi que des livres de cuisine .

Christophe Duhamel remet le troisième prix à Johan puis Cléa se prépare à annoncer la seconde toque. A ce moment là je pense que, quoiqu’il arrive, j’ai gagné: soit le premier prix du concours, soit l’honneur de me voir remettre le second prix par Cléa, une blogueuse qui m’inspire énormément et qui m’a été d’une aide précieuse lorsque j’ai changé d’alimentation.

Cléa s’avance vers moi et me remet le second prix en me félicitant pour mon initiative militante, celle d’avoir végétalisé la recette du chef, je suis très émue.

Le chef Geoffrey Poësson remet à Marine le premier prix du concours, un billet d’avion géant pour la Bolivie. Entre deux épreuves, notre gagnante m’a parlé de ses journées de travail à rallonge (depuis un an elle prépare l’ouverture de son restaurant qui aura lieu à la fin du mois) et je pense qu’elle a amplement mérité cette semaine d’évasion au milieu des champs de quinoa au moment de leur récolte, l’année prochaine !

Le suspens est terminé, nous trinquons à nos exploits, tout le monde est adorable et nous félicite, nous nous éclipsons tour à tour pour dire nos petits « mots de la fin » aux caméras, je parle de “bienveillance” et d’”expérience intense” et c’est ce que je retiendrai de cette journée magique, pleine d’émotions et de belles rencontres!

Une journée magique, pleine d’émotions et de belles rencontres

 

 

16h- Fin de l’aventure

 

Il y a une légende qui raconte l’origine du quinoa et qui dit que la graine aurait été donnée par une étoile à un enfant du peuple Aymara qui pouvait leur parler. Moi je ne converse pas avec elles mais j’ai bien la tête dans les étoiles quand je sors de l’atelier des chefs, encore sur mon petit nuage

 

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